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Fiveoffices, la prospection de clients en mode sagouin. Orthographe, CRM, campagnes SMS

Publié le 04 septembre 2023 à 06:02 par Magazine En-Contact
Fiveoffices, la prospection de clients en mode sagouin. Orthographe, CRM, campagnes SMS

Campagnes de SMS envoyées à l'arrache, mails de prospection bourrés de faute d'orthographe et faussement accrocheurs, parfois diffamants pour des concurrents, Fiveoffices pourrait donner à Nadine de Rothschild  l'envie de rédiger un second manuel du savoir vivre, celui de la prospection en mode digital. Assurer celle-ci comme un sagouin n'incite pas le prospect à la conversion.  

Les temps sont-ils si durs pour les start-up, scale-up, quand bien même elles ont levé des millions d'euros, qu'il faille faire feu de tout bois ? Certes, il faut conquérir rapidement de nouveaux clients, rassurer les investisseurs, le banquier, et la contrainte vaut même lorsqu'on s'est localisé au Luxembourg, comme Fiveoffices.

Comearth, prestataire très compétent en vente et service client à distance, localisé en France, à Orsay. Les commerciaux maitrisent la langue française. 

Un bon mauvais exemple d'exécution de cette stratégie est donné par nombre d'entre elles qui doivent avoir lu quelque part que la prospection en digital, avec des commerciaux affublés de noms désormais anglo-saxons, doit être punchy et comporter des arguments concrets. Le souci vient du comment on parvient à l'être.

Le mail  que j'ai reçu de la part de Q.B, Account Executive au sein de la société Fiveoffices, débute fort: il me propose de gagner 450 euros d'EBIDTA par mois. QB, l'émetteur du mail, a dû vouloir parler d'EBITDA, l'excédent brut d'exploitation. 

2ème ligne : “avez-vous de l'espace inoccuppé rue de la pompe (..) vous multipliez ça par le nombre de postes vacants chez vous, c'est de l'EBITDA direct pour votre entreprise”. Inoccupé, on écrit inoccupé, QB. Entre la première et la deuxième ligne, EBITDA a changé d'orthographe. 

La start-up qui propose, je suppose, à des entreprises de les mettre en relation avec des sociétés désireuses de louer des surfaces de bureau, a recruté un nouveau CEO récemment: Philippe Coulon, dont le fait d'arme est d'avoir travaillé chez Airbnb, nous indique un article.

Les antécédents : Remix Coworking. Errare humanum est, sed persevare diabolicum.

Il y a quelques mois, Anthony Gutman, co-fondateur de Remix Community et Coworking, avait déjà été étonné que des mails dépréciant son entreprise soient adressés par les commerciaux de Fiveoffices, dont il est un respectable concurrent. Son post à ce sujet sur Linkedin n'a apparemment pas été compris. Le même QB n'y allait pas de main morte: pendant qu'au Remix, vous vous battez pour une salle de réu (..), chez nous c'est beaucoup moins cher et pas de bail 3/6/9 (..) d'ailleurs on a levé 3, 2 millions d'euros. 

Peut-on suggérer à Philippe Coulon, comme adéquates actions prioritaires, en cette rentrée:

. de former ses commerciaux à la maitrise du français, de l'orthographe. Orthodidacte ou le Certificat Voltaire sont de bons outils, tout comme le CPF, compte personnel de formation ?

. de recruter un responsable marketing, qui validera les techniques et outils de prospection ?

. de venir assister à des petits déjeûners, en présentiel, où l'on parle d'acquisition de clients, en mode efficace. CM.com et Dataventure, sont également des prestataires, qui aident à concilier les outils d'automatisation et la personnalisation.

. de solliciter quelques prestataires en BPO, vente ou service client opéré à distance, efficaces et maitrisant le français. On en trouve par exemple à Orsay (chez Comearth, ils sont même polyglottes), au Bénin, en Tunisie. De consulter notre bottin pour disposer de leurs contacts, directs. Ils pourraient prendre le relais pendant que l'équipe de commerciaux suivra la formation ? 

Le Bottin 2023 sortira en septembre

Par curiosité, j'ai donc parcouru le profil de l'Account Executive qui m'a adressé son mail. Il est titulaire d'un Master. Qu'apprend-on en Master, qui sont les professeurs ? J'ai compris les propos très cash de Jean-Paul Brighelli, dans son dernier livre, paru fin aout: l'Ecole à deux vitesses. Il y parle notamment des professeurs: “En fait ce sont davantage des surveillants que l'on embauche, des gens que l'on charge de maintenir la fiction d'une école. De faire du gardiennage, en attendant qu'Uber Eats embauche les crétins ainsi formés pour pédaler en apportant des pizzas triple fromage et des hamburgers spongieux chez d'autres malheureux”.

Mais les professeurs font souvent ce qu'ils peuvent. C'est à certains managers de s'interroger. Doter son commercial d'un titre ronflant, le surpayer ( je suis souvent sidéré que des customer success avec trois ans d'expérience émargent déjà à 60KE par an, plus qu'un professeur agrégé. Il y a vraiment de grosses marges dans le logiciel en mode SaaS et/ou une sacrée pénurie de profils, je suppose) et se contenter du suivi de quelques indicateurs réducteurs, est-ce donc ce qu'on apprend en MBA ?  

Fiveoffices a connu plus de trois CEO depuis sa création. Benjamin Tillier, Carolyn Prestat, le dernier en date étant Philippe Coulon. Robert Glaesener, co-fondateur, a créé Talkwalker, dédié au monitoring et à l'analyse du web social. Etonnant.  

Manuel Jacquinet.

la Baronne a écrit de nombreux ouvrages, notamment sur le savoir-vivre au 21ème siècle.

*genre de singe omnivore de petite taille. De façon familière, personne malpropre, peu soigneuse.

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